Depuis fin novembre 2022, des billes plastiques arrivent en quantité importante sur le littoral breton et la façade Atlantique. Vigipol suit de très près ces arrivages et lance une série d’actions pour mieux cerner le phénomène et définir des actions pour y remédier.
Ces petites billes, aussi connues sous le nom de GPI (granulés plastiques industriels), de pellets ou « larmes de sirène » sont une pollution désormais bien connue des océans. Mesurant entre 0,01 mm et 1 cm, elles sont utilisées par l’industrie pour fabriquer des objets plastiques de toute sorte. Il n’est malheureusement pas rare d’en observer çà et là à la côte. La particularité des arrivages en cours tient à leur importance et à l’étendue des zones touchées simultanément.
Fin novembre, de premiers arrivages sont signalés à Vigipol par les collectivités du Pays Bigouden sur les communes de Plobannalec-Lesconil, Treffiagat-Léchiagat, Le Guilvinec, Penmarc’h, Plomeur, Tréguennec et Pouldreuzic. Aucune perte de conteneur n’ayant été récemment signalée à proximité, leur origine demeure à ce jour inconnue. Des échanges avec le Cedre mettent en lumière l’absence de technique satisfaisante pour ramasser ces microbilles. En effet, celles-ci se logent le plus souvent dans la laisse de mer qui est un réservoir de biodiversité important. Leur ramassage, outre le temps très conséquent que cela requerrait, causerait une détérioration de la laisse de mer essentielle à l’équilibre des plages. Quelques ramassages sont organisés par des associations, mais la tâche est immense et délicate.
Depuis début janvier, d’autres signalements épars semblent indiquer que le cône de dispersion de cette pollution est bien plus vaste qu’initialement envisagé. Des microbilles plastiques se sont échouées sur les plages du Nord Finistère (Ploumoguer et Porspoder notamment), dans le Morbihan (aux abords de la ria d’Étel), en Loire-Atlantique (Pornic) et jusqu’en Vendée (Les Sables-d’Olonne).
Compte-tenu de l’ampleur que prend le phénomène, Vigipol a également décidé de porter plainte contre X contre ces arrivages. Cependant, la dimension judiciaire ne suffit pas. C’est pourquoi, le Syndicat mixte appelle toutes les collectivités littorales, associations et autres organismes à signaler des arrivages de GPI afin de pouvoir cartographier et mesurer le plus finement possible l’ampleur des arrivages. Il échange également avec le Cedre, le PNMI et Surfrider Foundation afin de définir des mesures appropriées à mener conjointement ou chacun dans son domaine de compétence pour mieux comprendre le phénomène et tenter de l’éradiquer.
Si vous constatez des arrivages de billes plastiques sur le littoral de votre commune, merci donc de nous le signaler par mail à l’adresse : pollution@vigipol.org en précisant la date de l’observation, le lieu exact (nom de la plage, du lieu-dit), si des actions ont été engagées par votre commune ou des associations et en joignant si possible des photos.